dimanche 20 mars 2016

Rien ne s'oppose à la nuit

De Delphine de Vigan, aux éditions JC Lattès, paru en 2011

Résumé : « La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. 

La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. 

Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. » 


Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.


"L'écriture ne peut rien. Tout au plus permet-elle de poser les questions et d'interroger la mémoire."


Mon avis : Je viens de finir de lire Rien ne s'oppose à la nuit et j'en suis chamboulée, perdue dans la vie de Delphine de Vigan, dans les souvenirs qu'elle a de sa mère et du besoin de comprendre la maladie, le viol, le suicide... L'auteure nous fait partager ici la vie de Lucile en trois étapes : son enfance, les débuts de sa bipolarité et l'origine de ce mal et enfin la reconstruction avant l'ultime drame. 
Avec ce roman Delphine de Vigan tente de comprendre les nombreux maux de sa mère, personnage torturé que la vie n'a pas épargnée. La vie de Lucile avait pourtant très bien commencé au milieu d'une fratrie nombreuse et de parents aimant bien qu'un peu distant. Mais la mort accidentelle d'un de ses frères va remettre en question le modèle familial. La naissance de Tom, petit dernier de la fratrie, trisomique, viendra apporter de nouveau de la joie dans ce foyer éprouvé. Cependant une série d'événements va finir par détruire Lucile et son entourage : une triste série de suicides dans la famille, le viol qu'elle a subi par son propre père qui va déclencher sa bipolarité et tout ce qui va en découler, la drogue, les hôpitaux psychiatriques, les nombreux amants instables, ...

 
"Je ne me suis jamais vraiment intéressée à la psychogénéalogie ni aux phénomènes de répétition transmis d'une génération à une autre qui passionnent certains de mes amis. J'ignore comment ces choses (l'inceste, les enfants morts, le suicide, la folie) se transmettent.
Le fait est qu'elles traversent les familles de part en part, comme d'impitoyables malédictions, laissent des empreintes qui résistent au temps et au déni."


C'est un roman que je voulais absolument découvrir, il a reçu le Prix Renaudot des lycéens 2011, le Prix roman France télévision 2011 et le Grand Prix des lectrices de Elle 2012. 

C'est une auteure qui m'intrigue que je vais continuer de lire. 

3 commentaires:

  1. Je l'ai dans ma PAL (et dédicacé) depuis la foire du Livre de Brive depuis 2011 et je ne l'ai pas encore lu ! Mais ton avis donne envie de se jeter dessus :)

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  2. Le sujet m'intéresse beaucoup. Je vais m' empresser d'acheter ce livre. Merci pour cet article !

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  3. j 'aime beaucoup delphine de vigan je la suit depuis son premier livre qu elle avait signé sous un pseudonyme (lou delvig jours sans faim) mais je dois dire que ce livre m 'a plutôt perturbé. Je ne l'ai d'ailleurs pas terminé pourtant il ne me restait pas beaucoup de pages.

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