mercredi 27 février 2019

Sauveur et fils : Saison 4

de Marie-Aude Murail
paru en 2018, aux éditions de l'Ecole des loisirs
Résumé : Je me garde une marge de surprise dans l'écriture de mes romans. Sauveur laisse ses patients raconter des histoires qui ne sont pas celles que le lecteur attend. Ni moi non plus. En ouvrant la porte de la salle d'attente, je ne savais pas ce que contenait le gros sac en skaï que madame Naciri serre précieusement contre son cœur. Je ne me doutais pas que Jean-Jacques, l'hikikomori de 23 ans, finirait par sortir de sa chambre pour aller dans un café- philo, je ne pensais pas qu'Ella-Elliot, mon apprenti écrivain, mi-fille, mi-garçon, finirait par tant me ressembler. C'est tout le plaisir qu'il y a d'être à l'écoute... de ses personnages. Quant à Sauveur, j'ignorais ce qu'il adviendrait de sa vie privée. J'ai hésité comme lui-même, faisant avec Louise deux pas en avant, un pas en arrière. Peut-on parier sur un nouvel amour et reconstruire une famille après un drame intime ?
 
" C'est pour ça que je vous avais dit que vous ne servez à rien, et vous ne l'avez pas bien pris, je crois ?
- Je suis un être humain.
la réponse déstabilisa un court instant mademoiselle Jovanovic, qui avait tendance à confondre Sauveur avec un punching-ball. "
 
Mon avis : Voici le quatrième tome de Sauveur et fils et l'on se sent totalement orphelin en le refermant…
La vie continue chez Sauveur : une vie de famille bien remplie, de nouveaux patients et d'autres que l'on prend plaisir à retrouver. Les pathologies traitées sont d'actualité, ce qui rend le propos toujours aussi passionnant : addiction aux jeux vidéo, au travail, aux écrans, désir de connaître ses racines, divorce, etc.
En rendant ses personnages plein d'humanité, Marie-Aude Murail nous fait rêver et on veut nous aussi les rencontrer et les aider.
Vraiment il faut un cinquième tome à cette série et il peut y en avoir un largement !

mardi 26 février 2019

Sauveur et Fils : Saison 3

de Marie-Aude Murail,
paru en 2017, aux éditions Gallimard Jeunesse
Résumé : Au numéro 12 de la rue des Murlins, à Orléans, vit Sauveur Saint-Yves, un psychologue antillais de 40 ans, 1,90 mètre pour 80 kilos.
Dans son cabinet de thérapeute, Sauveur reçoit des cas étranges, comme ce monsieur Kermartin qui pense que ses voisins du dessus ont installé une caméra de vidéosurveillance dans le plafond de sa chambre à coucher, ou comme Gervaise Germain, qui s’interdit de prononcer le son « mal » de crainte qu’il ne lui arrive un MALheur.
Mais Sauveur reçoit surtout la souffrance ordinaire des enfants et des adolescents : Maïlys, 4 ans, qui se tape la tête contre les murs pour attirer l’attention de ses parents, Ella, 13 ans, cyberharcelée par ses camarades de classe, Gabin, 17 ans, qui ne va plus au lycée depuis qu’il passe ses nuits dans World of Warcraft, Margaux, 15 ans, qui en est à sa deuxième tentative de suicide, ou sa soeur, Blandine, 12 ans, que son père aimerait mettre sous Ritaline pour la « calmer »…
Sauveur peut-il les sauver ? Il n’a que le pouvoir de la parole. Il ne croit pas au Père Noël, mais il croit en l’être humain.

"- Alors, c'est là que vous soignez les fous ? fit Jovo en inspectant le cabinet de consultation. J'ai jamais trop compris : vous êtes un genre de toubib ?
- Je ne suis pas médecin. J'écoute les gens. Ils me racontent leurs problèmes, leurs souffrances... Asseyez-vous.
Jovo s'installa dans le canapé et Sauveur, tout naturellement, prit son fauteuil de thérapeute.
- Vous êtes un genre de curé ?
Sauveur fit la moue. Non, pas vraiment ça non plus.
- Moi, c'est ce qui me faudrait, reprit Jovo.
- Un curé ?
- J'en ai sur la conscience, comme qui dirait. Et à supposer qu'Il existe, l'Autre, là...
- L'autre ?
- Dieu. Diable. S'Il existe, 'fant de putain, je suis mal parti."

Mon avis : On se sent terriblement proche des personnages de Marie-Aude Murail et on comprend tellement leur souffrance ! 
Cette série est vraiment très addictive, impossible de lâcher les livres, on veut savoir ce qu'il va advenir des patients, mais aussi de la vie personnelle de Sauveur et Lazare. 
L'auteur parle même de l'actualité et des attentats du 13 novembre, véritable traumatisme aussi pour les personnages. Il est vraiment facile de s'identifier à eux qui sont encore une fois très très attachants pour certains et horriblement antipathiques pour d'autres !

Tom petit homme, tout petit homme Tom

de Barbara Constantine,
paru en 2010, aux éditions Calmann-Lévy
 Résumé : Tom a onze ans. Il vit dans un vieux mobil-home déglingué avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l'a eu à treize ans et demi). Comme Joss aime beaucoup sortir tard le soir, tomber amoureuse et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent tout seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va dans les potagers de ses voisins, pique leurs carottes, leurs pommes de terre...
Mais comme il a très peur de se faire prendre et d'être envoyé à la Ddass (c'est Joss qui lui a dit que ça pouvait arriver et qu'elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention, efface soigneusement les traces de son passage, replante derrière lui, brouille les pistes.
Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), couchée par terre au milieu de ses choux, en train de pleurer, toute seule, sans pouvoir se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom (petit homme) n'était pas passé par là... 

" Dans le potager, il marche à l’ombre de la haie. Il connaît bien le coin. De loin, il se repère, puis se décide. Il court dans l’allée. Il s’accroupit devant un plan. Tire dessus très doucement. Fouille ses racines. Ramasse quatre pommes de terre. Remet soigneusement le plan en terre. Tasse bien autour du pied et repart."

Mon avis : Voici une belle histoire qui se lit rapidement et qui permet de passer un agréable moment. Une jolie histoire d'amitié va naître entre Tom et Madeleine. Les personnages sont très attachants malgré quelques raccourcis à la fin de l'histoire. On passe vraiment un bon moment avec ces personnages haut en couleur.

L'instant de la fracture

d'Antoine Dole,
paru en 2018, aux éditions Talents hauts
Résumé : J'ai voulu oublier.
Le cerveau et ses recoins.
Cacher cette misère.
Pour grandir loin de ça.
M'élever loin de ça.
Me construire loin de ça.
Mais c'était dans mon ombre
A me suivre partout.
A l'envers de mes mots.
Dans mes heurts autant que dans mes effleurements.
Dans mes cris et dans mes rires.
La trace du carnage.
Son empreinte.
Le poinçon de la douleur.
L'instant de la fracture.

Mon avis : Ce court roman d'Antoine Dole se passe pendant un repas de famille lors des fêtes de fin d'année. Il s'agit d'un monologue en vers libres dans lequel le personnage principal explique sa difficulté à être présent autour de cette table, dans un huis clos pesant, en présence de la personne qui a abusé de lui lorsqu'il était plus jeune. Le sujet est dur, plusieurs fois on se sent mal à l'aise avec la situation et l'on se demande comment cela va se terminer.

Sauveur et fils Saison 2

de Marie-Aude Murail,
paru en , aux éditions de l'Ecole des loisirs
Résumé : Au numéro 12 de la rue des Murlins, à Orléans, vit Sauveur Saint-Yves, un psychologue antillais de 40 ans, 1,90 mètre pour 80 kilos.
Côté jardin, il mène sa vie privée avec son fils Lazare de 9 ans et il a quelque espoir de reconstruire une famille avec Louise Rocheteau et ses deux enfants.
Côté ville, Sauveur reçoit ses patients. Parmi eux : Ella Kuypens, 13 ans, qui se travestit en garçon et chante Sans contrefaçon, de Mylène Farmer, devant son miroir, Blandine Carré, 12 ans, qui se shoote aux bonbons Haribo et fait un tabac sur YouTube avec ses vidéos de poupées Pullip, Gabin Poupard, 17 ans, qui est Elfe de la Nuit dans World of Warcraft et qui squatte le grenier de son psy dans le civil, Samuel Cahen, 16 ans, qui ne se lave plus mais s’étonne de collectionner les râteaux avec les filles, ou encore Alex et Charlie qui, comme leurs prénoms ne l’indiquent pas, sont deux jeunes femmes souhaitant avoir ensemble un bébé… Décidément, les humains sont de drôles de gens.
"- Pourquoi devez-vous faire semblant d'être heureuse ?
- Mais pour Facebook ! S'écria-t-elle comme si elle s'adressait à un habitant de la Lune.
- Pardon ?
- Pour les photos sur Facebook ! Comme ça. (À travers ses larmes, elle fit un grand sourire en banane.) Autrement, tu imagines ce que disent tes amis ?"
Mon avis : Les aventures de Sauveur et Lazare se poursuivent. On retrouve différentes petites histoires drôles et touchantes à la fois, issues des multiples thérapies que les patients du docteur Saint Yves suivent. 
Côté "VP" l'histoire avec Louise avance à petits pas et aura de nombreux obstacles à surmonter... 
Un roman dévoré : vite vite la suite !

jeudi 21 février 2019

Le musée des merveilles

de Brian Selznick,
paru en 2017, aux éditions Bayard jeunesse
Résumé : Lac Gunflint, Minnesota, juin 1977. L'’histoire en mots. « Les loups sont lancés à sa poursuite, galopant à travers la neige baignée par la lune, avec leur langue rouge pendante et leurs crocs blancs étincelants... » Ben Wilson, sourd de naissance d’'une oreille, fait chaque nuit le même cauchemar… Mais pourquoi ces bêtes le traquent-elles ainsi ?
Hoboken, New Jersey, octobre 1927. L'’histoire en images. Rose, une fillette sourde-muette, est seule dans sa chambre. Sa mère lui interdit de sortir à cause de son handicap. Rose contemple New York, et découpe des photos de stars dans un magazine…
Ben vient de perdre sa mère, il est recueilli par son oncle et sa tante. Le garçon n'’a jamais connu son père, il ignore tout de lui. Rose s’'enfuit de chez elle. Une fois à New York, elle se réfugie dans une salle de cinéma, et assiste à la projection du film « Fille de l’'orage ».
Ben découvre, une nuit, par temps d’'orage, dans la maison de sa défunte mère, caché dans un placard, un livre « Wonderstruck » sur les musées avec une dédicace : « Pour Danny, de tout mon cœur, M ».
Et sur un marque page un numéro et une adresse à New York. Et si ce Danny était son père ? Il décide d'’en avoir le cœur net, et saisit le téléphone… Mais, au moment où il colle son oreille sur le combiné, il est frappé par la foudre…


"Nous sommes tous au fond d'un trou, mais certains regardent les étoiles."


Mon avis : Ce roman est très original, il présente deux histoires en une. La première "classique" est celle de Ben, jeune orphelin qui part à la recherche de son père en 1977. L'autre histoire quant à elle se passe en 1927 et est uniquement mise en image et ce n'est qu'à la toute fin du récit que les deux se recoupent. Les illustrations sont magnifiques, toutes en noir et blanc au crayonné. L'histoire est belle, bien documentée, on plonge dans les Etats-Unis des années 70, vraiment une belle découverte.
 

mercredi 20 février 2019

Rosa Candida

de Audur Ava Olafsdottir,
paru en 2010 aux éditions Zulma
Résumé : Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens.
Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée.
Un lien les unissait: le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljótur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte.
En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.


"Papa dirait : On ne va pas loin avec des rêves, mon petit Lobbi.
Maman, elle, aurait dit : Il faut poursuivre ses rêves."
 
Mon avis : Ce roman est très beau, très sensible. L'histoire poétique nous fait vivre un pan de la vie de Arnljótur qui est en plein deuil de sa mère. Le rythme est assez lent, on prend le temps de découvrir petit à petit les réflexions de ce jeune homme et sa nouvelle vie dans un monastère dans lequel il s'occupe de la roseraie. Il s'agit d'un livre sur l'amour qu'un fils porte à sa mère mais aussi d'un jeune père pour sa fille, vraiment touchant.

mercredi 6 février 2019

Sauveur et fils Saison 1

de Marie-Aude Murail,
paru en 2015, aux éditions de l'Ecole des loisirs
Résumé : Quand on s’appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d’affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s’évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois sœurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la mère vient de se remettre en ménage avec une jeune femme…
Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien.
Mais à toujours s’occuper des problèmes des autres, Sauveur oublie le sien. Pourquoi ne peut-il pas parler à son fils Lazare, 8 ans, de sa maman morte dans un accident ? Pourquoi ne lui a-t-il jamais montré la photo de son mariage ? Et pourquoi y a-t-il un hamster sur la couverture ?
 
"Sentant qu'il était au centre de la conversation, Bounty [le hamster] se mit à faire le guignol. Il grimpa aux barreaux de sa cage, se déplaça latéralement avec beaucoup d'agilité puis, incapable comme tous les hamsters de descendre par où il était grimpé, il se laissa tomber lourdement. Il resta quelques instants immobiles, un peu sonné par sa réception au sol, puis repartit à l'assaut du grillage comme si l'expérience précédente ne lui avait rien appris.
- Il est vraiment con ou il fait ça pour se rendre intéressant ? s'interrogea Gabin.
- C'est la question que je me pose assez souvent à propos de mes patients, lui répondit Saint-Yves.
Il y a toujours un risque à demander aux gens ce qu'ils pensent de vous. Alors on préfère se faire les questions et les réponses dans la tête."
 
Mon avis : Je découvre l'univers de Marie-Aude Murail avec l'histoire de Sauveur et Lazare et quel régal ! Cette auteure écrit merveilleusement bien et nous entraîne dans le cabinet du psychologue Saint-Yves où l'on suit les thérapies de plusieurs patients, souvent des ado. Au fil de la lecture on voit leur évolution, les maux dont ils souffrent et comment Saint-Yves arrive (ou pas) à les aider. En parallèle, côté vie privée ce martiniquais élève seul son fils Lazare, petit bout en train adorable et très drôle qui ne sait pas ce qui est arrivé à sa maman… Bref, vous l'avez compris Sauveur et fils c'est mon coup de cœur de ce début d'année et ce qui est bien, c'est que c'est le début d'une série de 4 tomes...

La tête sous l'eau

d'Olivier Adam,
paru en 2018, aux éditions Robert Laffont
Résumé : Un soir, Léa, la sœur d’Antoine, a disparu. Personne ne sait si elle a fugué, été kidnappée, si elle est en vie ou si elle est morte. Cette absence est un poids difficile à supporter et qui pèse sur toute la famille. Antoine a du mal à vivre sans Léa et il est devenu plus solitaire, envahi par l’inquiétude et la tristesse. Un jour, Léa est retrouvée et c’est une nouvelle épreuve qui attend Antoine, ses parents mais aussi la jeune fille…
" Depuis des mois, tout est tellement silencieux et prostré. La maison s'est vidée peu à peu. D'abord Léa et ça, il a fallu s'y résoudre d'une manière ou l'autre. S'accommoder à l'idée que même si nous étions détruits, morts à l'intérieur, la Terre ne s'était pas arrêtée de tourner pour autant, tout ne s'était pas effondré autour de nous. Que nous n'avions pas été immédiatement réduits en poussière et propulsés dans le noir infini de l'univers. Qu'il nous fallait continuer à respirer malgré tout. Nous nourrir. Nous lever le matin. Survivre. Jour après jour. Puis ma mère a pris un appartement et nous sommes restés seuls tous les deux, un père et un fils en tête à tête dans la maison remplie d'absence. Un père et son fils au milieu des cendres. Hébétés. Hagards. Presque des fantômes. Egarés dans les limbes."
 
Mon avis : Ce roman d'Olivier Adam est destiné à de jeunes adultes. La tension dramatique est à son comble, on suit une famille éprouvée par la disparition de Léa, jeune ado rebelle. Lorsque cette dernière réapparaît, son frère et ses parents sont ravis mais n'imaginent pas que le retour à la "normalité" sera si difficile… Impossible de lâcher ce livre, on veut savoir ce qui est arrivé à Léa : pourquoi elle a disparu, comment est-elle revenue et surtout que lui est-il arrivé ?

mardi 5 février 2019

POV : Point Of View

de Patrick Bard,
paru en 2018, aux éditions Syros
Résumé : La première fois qu'un lien vers une vidéo porno s'affiche sur son ordinateur, Lucas est en train de télécharger un film de super-héros en streaming. Cette scène, qu'il visionne sans l'avoir voulu, le sidère, puis lui procure une émotion totalement inédite. Pour retrouver ce frisson initial, il glisse en secret dans une sphère qui accapare ses pensées, ses nuits, et bientôt tout son temps libre. Vu de l'extérieur, on pourrait croire que Lucas est un simple geek. Il est en réalité victime d'une addiction dont il ne peut plus sortir seul. Pour revenir du côté de la vie, il lui faudra accepter la rencontre et l'échange avec d'autres, loin des écrans.

"Le problème, c'est que la seule chose qui fait retomber la pression, c'est de se réfugier dans le porno. Là, il lâche prise, il oublie tout. La tension, la peur, la honte, la culpabilité, le sentiment de dépendance, son surpoids, ses échecs scolaires, tout. Et chaque fois que, enfin soulagé, il éteint son écran, il se promet que ce sera la dernière fois."

Mon avis : Voici un livre percutant sur l'addiction d'un ado aux sites pornographiques. Le sujet original est traité de manière très intelligente.
Dans un premier temps, on suit la descente aux enfers de cette famille. Lucas est addict, ses parents découvrent son secret et tentent de l'aider jusqu'à le priver totalement d'écran et créer un véritable électrochoc. Suivent la thérapie et la rencontre avec d'autres ado accrocs aux jeux vidéo ou encore à la drogue…
Le sujet tabou, dont parle Patrick Bard dans son roman, permet d'informer et d'aider les lecteurs à comprendre les dérives des sites pornographiques sans jamais tomber dans le glauque.