samedi 28 octobre 2017

Une soeur

de Bastien Vivès,
one-shot paru en 2017, aux éditions Casterman
Résumé : Antoine, 13 ans, est en vacances en famille dans une maison en bord de mer. Il dessine, chasse le crabe avec son petit frère ,Titi, savoure un été sans histoire, jusqu'à ce que débarque Hélène, 16 ans, qui vient passer quelques jours avec sa mère...
Entre les deux adolescents va bientôt se nouer un attachement singulier.

Mon avis : Dans ce roman graphique de Bastien Vivès, Antoine rencontre Hélène pendant ses vacances. Les deux adolescents se lient d'amitié et vont ensemble braver les interdits. L'album est très touchant, les illustrations sont en noir et blanc et vont directement à l'essentiel ce qui accentue le côté poétique de l'histoire.


Desperados housewives

de Sybille Titeux et Amazing Améziane
paru en 2016, aux éditions Jungle
Résumé : L'histoire se passe au Mexique en 1911 en fin de dictature de Porfirio Diaz, dans le petit village de Tetecala dans la région de Morelos, non loin de Mexico. Cette famille vit dans une dynamique traditionnelle : les hommes sont machos et les femmes s'attèlent aux tâches ménagères ainsi qu'à l'éducation des enfants... mais plus pour très longtemps. Portées par le vent nouveau de révolution qui approche, les trois sœurs Delfina, Pandora et Maria prennent les choses en main et décident de remplacer leurs maris lors de braquages de banques. Avides de sensations fortes, elles manieront l'art du déguisement, apprendront à tirer, et trouveront grâce à leurs voisines alibis et cachettes. Les hommes de la famille ont bien du souci à se faire !
Mon avis : Ce one-shot très drôle, féministe, ridiculise ces trois ivrognes braqueurs de banques, qui dilapident leur butin avant de rentrer chez eux et laissent leur femme s'occuper du foyer. Les trois femmes en question décident de passer à l'action et tournent ainsi en dérision leur mari qui ne se rendent même pas compte de ce qui se passe sous leurs yeux.
Le dessin colle parfaitement à cette thématique de bandits mexicains. Un vrai plaisir de lecture !
 


Le bonheur est un déchet toxique

de Manu Causse,
paru en 2017, aux éditions Thierry Magnier
Résumé : Nathanaël a toujours vécu seul avec son père, croyant sa mère morte. Il a accompagné son père durant sa longue maladie, tissant des liens indéfectibles. Mais au décès de celui-ci, il apprend que non seulement sa mère n’est pas morte mais qu’elle réclame sa garde. Au lieu de vivre avec sa tante et ses cousins à Lyon, le voici propulsé à la campagne avec une mère vegan et ardente militante écologiste. L’atterrissage est compliqué…

"L'amour ça ne meurt jamais, Nathan. C'est le secret de l'univers. Ça vibre depuis toujours et pour toujours."

Mon avis : Je suis partagée sur ce roman. D'un côté, Manu Causse signe un superbe roman sur le deuil d'un parent lorsque l'on est adolescent. Nathan perd son père qu'il a accompagné jusqu'au bout comme il a pu. C'est un jeune homme très attachant qui doit s'adapter à un nouvel environnement très déstabilisant. On vit avec lui son deuil, sa colère, ses questionnements, sa solitude mais aussi sa reconstruction. C'est vraiment la partie qui m'a la plus touchée dans ce roman.
D'un autre côté, on a à faire à une autre histoire celle du  militantisme écologique. C'est un autre sujet qui se superpose à celui du deuil et du changement de vie de Nathan, et qui a même tendance à l'effacer. On y retrouve toutes les questions liées à l'aéroport de Notre-Dame des Landes et au barrage de Sivens. La fin du livre m'a laissé perplexe...

lundi 9 octobre 2017

Nos coeurs en désaccord


de Krystal Sutherland,
paru en 2017, aux éditions Pocket Jeunesse

Résumé : À mi-chemin entre John Green et Rainbow Rowell, l’histoire réaliste d’un premier amour doux-amer.
Henry Page rêve du grand amour. Jusqu’au jour où il rencontre Grace, qui marche avec une canne et porte des vêtements de garçon trois fois trop grands pour elle. Henry tombe sous le charme de cette drôle de fille. Il a vite fait de comprendre que quelque chose en elle est cassé. Il ne demande qu’à l’aider. Mais Grace a un lourd passé…

"L'amour n'a pas besoin de durer toute une vie pour exister. Tu ne peux pas juger de la qualité d'un amour par sa durée. Tout meurt, l'amour aussi. Parfois, il meurt avec la personne, parfois il meurt tout seul. La plus belle histoire d'amour du monde, ce n'est pas forcément deux personnes qui passent toute leur vie ensemble. Ça peut être un amour de deux semaines, deux mois, deux ans, mais dont la flamme était plus brillante, plus chaude que n'importe quel autre amour, avant ou après. Ne pleure pas un amour raté : ça n'existe pas."

Mon avis : Ce roman est une belle découverte. Pour une fois le narrateur est un garçon et l'on assiste impuissant à la naissance de ses sentiments qui le mènent droit dans le mur. Cette histoire va à contre-courant des habituelles histoires d'amour des adolescents. Là on souffre vraiment avec Henry et on déteste (parfois) Grace... Les deux personnages sont loin des stéréotypes des ado beaux et parfaits, ce qui donne encore plus de charme à cette belle et terrible histoire. Ce roman est bien écrit, le texte est puissant, déconcertant, et surtout la fin est totalement inattendue !

Sylvaine : itinéraire d'une enfant pauvre

de Stan Silas,
one-shot paru en 2013, aux éditions Makaka.
 

Résumé : Après Norman, le sérial killer de 8 ans, Stan Silas développe son univers et s'intéresse à Sylvaine, la tête de turc de la classe. L'école est finie, l'été commence et cette année, la petite Sylvaine compte bien en profiter. Direction : la plage ! Suivez-la avec son meilleur ami, le chat Pompon, pour des vacances et des rencontres hautes en couleur !

Mon avis : Malgré les dessins enfantins, cette BD n'est pas pour les plus jeunes... L'humour noir est des plus trash ! On retrouve le trait de Stan Silas et des couleurs vives qui laissent penser que cet ouvrage est destiné aux enfants.... Mais âme sensible s'abstenir ! En effet, la pauvre Sylvaine va faire connaissance avec la drogue, la mort, et tout un tas d'autres dangers... Je ressort de cette lecture partagée... L'histoire se tient mais la pauvre Sylvaine n'est clairement pas épargnée !

vendredi 6 octobre 2017

Le tailleur de pierre

de Camilla Lackberg,
paru en 2005, aux éditions Acte Sud

Résumé : “La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer. Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l’avoir esquintée. Il jeta un coup d’oeil par-dessus bord mais ce qu’il vit n’était pas le casier. C’était une main blanche qui fendit la surface agitée de l’eau et sembla montrer le ciel l’espace d’un instant.
Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs…” Un pêcheur de Fjällbacka trouve une petite fille noyée. Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l’eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu’un l’a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une pe tite fille ?
Alors qu’Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu’il est bouleversé d’être papa, Patrik Hedström mène l’enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tran quilles, Fjällbacka dissimule de sordides relations hu - maines – querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles – dont les origines peuvent remonter jusqu’aux années 1920. Quant aux coupables, ils pourraient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle.

"Les personnes en larmes ont le même effet sur autrui que les accidents de circulation. Personne ne peut s'empêcher de regarder."

Mon avis : Voilà une chronique sur le troisième volet de la saga de Camilla Lackberg. Encore une réussite ! Cette fois ci, l'auteur alterne les époques : une histoire contemporaine et une autre qui débute dans les années 1920. On peine à trouver le lien entre les deux époques mais en avançant dans la lecture tout s'imbrique. D'un côté, nous avons Erica une jeune maman aimante perdue après son accouchement et de l'autre nous avons le pire... Encore beaucoup de suspense dans cet ouvrage !

Inséparables

de Sarah Crossan,
paru en 2017, aux éditions Rageot
Résumé : Grace et Tippi. Tippi et Grace. Deux sœurs siamoises, deux ados inséparables, entrent au lycée pour la première fois. Comme toujours, elles se soutiennent face à l’intolérance, la peur, la pitié. Et, envers et contre tout, elles vivent ! Mais lorsque Grace tombe amoureuse, son monde vacille. Pourra-t-elle jamais avoir une vie qui n’appartienne qu’à elle ?

"Si j'étais toute seule
je serais peut-être déjà morte.

Au lieu de ça
ma sœur a pour mission de me garder en vie,
de pomper notre sang dans nos corps.

Au lieu de mourir
je profite d'elle.

Et elle
ne se plaint pas. "

Mon avis : Véritable coup de cœur, ce roman traite du fait d'avoir une sœur siamoise et tout ce que cela entraîne. L'auteur adopte le point de vue de Grace. On suit donc l'aventure des deux sœurs lors de leur rentrée au lycée, la découverte d'un nouveau milieu, le regard des autres, les affinités qui se créent, ... Les deux jeunes femmes ne sont pas épargnées sur le plan familial et bien sûr médical. Sarah Crossan livre un texte très touchant qui traite de nombreux autres thèmes comme le chômage, l'alcoolisme, la boulimie et bien sûr l'amour.
Rédigé totalement en prose, l'ouvrage se lit très très rapidement. A découvrir !