lundi 20 novembre 2017

Maman a tort

de Michel Bussi,
paru en 2015, aux éditions des Presses de la Cité
Résumé : Rien n'est plus éphémère que la mémoire d'un enfant...
Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n'est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit.
Il est le seul. Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l'aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car, déjà, les souvenirs de Malone s'effacent. Ils ne tiennent plus qu'à un fil. Le compte à rebours a commencé.
Qui est vraiment Malone ?

"Les vrais trésors ne sont pas ceux qu'on cherche toute sa vie, ils sont cachés près de nous depuis toujours. Si on les plante un jour, si on les cultive et on les arrose tous les soirs, en oubliant même pourquoi à la fin, ils fleuriront un beau matin alors qu'on ne les espérait plus."

Mon avis :  Michel Bussi signe ici un très bon polar dont l'intrigue, bien ficelée, vous tient en haleine jusqu'aux dernières lignes. Les personnages sont à première vue soit attachants, soit antipathiques, les "gentils" d'un côté et les "méchants" de l'autre, mais en y regardant de plus près, les rôles ne sont pas si bien définis... J'ai apprécié la lecture fluide de ces évènements qui s'enchaînent jusqu'au dénouement inattendu.

mardi 14 novembre 2017

Désolée, je suis attendue

d'Agnès Martin-Lugand,
paru en 2016, aux éditions Michel Lafon
Résumé : Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

"Lorsque je trouvais le sommeil, ce n’était jamais pour plus de quatre petites heures. Ça me suffisait amplement, la fatigue n’avait aucune prise sur moi, j’étais maîtresse de mon corps. L’adrénaline du défi coulait dans mes veines, c’était mieux, plus fort, plus puissant que la drogue ou le sexe"

Mon avis : Ce roman d'Agnès Martin-Lugand est agréable à lire, mais n'est pas son meilleur. On est pris dans l'histoire, on souhaite savoir ce que va faire Yaël pour s'en sortir mais très tôt dans le récit, on se doute de ce qui va arriver... Le personnage principal est pour le moins antipathique ce qui peut dérouter par moment. L'écriture est fluide, les personnage secondaires sont attachants, l'intrigue est simple mais sans grande surprise. Pour finir, on retrouve les personnages d'Entre mes mains le bonheur se faufile mais ils occupent un rôle tellement minime que je n'y avais même pas prêté attention...

"Il n’y a rien de pire qu’un feignant qui se met au boulot ! C’est bien pour ça que je n’ai jamais essayé ! Je serais trop bon ! "

jeudi 2 novembre 2017

Frnck

de Brice Cossu et Olivier Bocquet
série en cours depuis 2017, parue aux éditions Dupuis

Résumé : Quand un orphelin de 13 ans part à la recherche de ses parents et se retrouve en pleine préhistoire, forcément, il doit tout faire : inventer le feu, le savon, les voyelles et tenter de survivre parmi des bestioles monstrueuses et des brutes épaisses...

"Frnck", c'est de la grande aventure humoristique avec une vraie réflexion sur la modernité et l'humanité.
Mon avis : Cette série de BD est rafraîchissante, on suit les aventures de Franck, jeune orphelin qui, pour retrouver ses origines, atterri à l'époque préhistorique ! La confrontation avec une autre époque est très drôle et riche en rebondissements. Ces albums sont très vite lus et on a hâte de connaître la suite !

samedi 28 octobre 2017

Une soeur

de Bastien Vivès,
one-shot paru en 2017, aux éditions Casterman
Résumé : Antoine, 13 ans, est en vacances en famille dans une maison en bord de mer. Il dessine, chasse le crabe avec son petit frère ,Titi, savoure un été sans histoire, jusqu'à ce que débarque Hélène, 16 ans, qui vient passer quelques jours avec sa mère...
Entre les deux adolescents va bientôt se nouer un attachement singulier.

Mon avis : Dans ce roman graphique de Bastien Vivès, Antoine rencontre Hélène pendant ses vacances. Les deux adolescents se lient d'amitié et vont ensemble braver les interdits. L'album est très touchant, les illustrations sont en noir et blanc et vont directement à l'essentiel ce qui accentue le côté poétique de l'histoire.


Desperados housewives

de Sybille Titeux et Amazing Améziane
paru en 2016, aux éditions Jungle
Résumé : L'histoire se passe au Mexique en 1911 en fin de dictature de Porfirio Diaz, dans le petit village de Tetecala dans la région de Morelos, non loin de Mexico. Cette famille vit dans une dynamique traditionnelle : les hommes sont machos et les femmes s'attèlent aux tâches ménagères ainsi qu'à l'éducation des enfants... mais plus pour très longtemps. Portées par le vent nouveau de révolution qui approche, les trois sœurs Delfina, Pandora et Maria prennent les choses en main et décident de remplacer leurs maris lors de braquages de banques. Avides de sensations fortes, elles manieront l'art du déguisement, apprendront à tirer, et trouveront grâce à leurs voisines alibis et cachettes. Les hommes de la famille ont bien du souci à se faire !
Mon avis : Ce one-shot très drôle, féministe, ridiculise ces trois ivrognes braqueurs de banques, qui dilapident leur butin avant de rentrer chez eux et laissent leur femme s'occuper du foyer. Les trois femmes en question décident de passer à l'action et tournent ainsi en dérision leur mari qui ne se rendent même pas compte de ce qui se passe sous leurs yeux.
Le dessin colle parfaitement à cette thématique de bandits mexicains. Un vrai plaisir de lecture !
 


Le bonheur est un déchet toxique

de Manu Causse,
paru en 2017, aux éditions Thierry Magnier
Résumé : Nathanaël a toujours vécu seul avec son père, croyant sa mère morte. Il a accompagné son père durant sa longue maladie, tissant des liens indéfectibles. Mais au décès de celui-ci, il apprend que non seulement sa mère n’est pas morte mais qu’elle réclame sa garde. Au lieu de vivre avec sa tante et ses cousins à Lyon, le voici propulsé à la campagne avec une mère vegan et ardente militante écologiste. L’atterrissage est compliqué…

"L'amour ça ne meurt jamais, Nathan. C'est le secret de l'univers. Ça vibre depuis toujours et pour toujours."

Mon avis : Je suis partagée sur ce roman. D'un côté, Manu Causse signe un superbe roman sur le deuil d'un parent lorsque l'on est adolescent. Nathan perd son père qu'il a accompagné jusqu'au bout comme il a pu. C'est un jeune homme très attachant qui doit s'adapter à un nouvel environnement très déstabilisant. On vit avec lui son deuil, sa colère, ses questionnements, sa solitude mais aussi sa reconstruction. C'est vraiment la partie qui m'a la plus touchée dans ce roman.
D'un autre côté, on a à faire à une autre histoire celle du  militantisme écologique. C'est un autre sujet qui se superpose à celui du deuil et du changement de vie de Nathan, et qui a même tendance à l'effacer. On y retrouve toutes les questions liées à l'aéroport de Notre-Dame des Landes et au barrage de Sivens. La fin du livre m'a laissé perplexe...

lundi 9 octobre 2017

Nos coeurs en désaccord


de Krystal Sutherland,
paru en 2017, aux éditions Pocket Jeunesse

Résumé : À mi-chemin entre John Green et Rainbow Rowell, l’histoire réaliste d’un premier amour doux-amer.
Henry Page rêve du grand amour. Jusqu’au jour où il rencontre Grace, qui marche avec une canne et porte des vêtements de garçon trois fois trop grands pour elle. Henry tombe sous le charme de cette drôle de fille. Il a vite fait de comprendre que quelque chose en elle est cassé. Il ne demande qu’à l’aider. Mais Grace a un lourd passé…

"L'amour n'a pas besoin de durer toute une vie pour exister. Tu ne peux pas juger de la qualité d'un amour par sa durée. Tout meurt, l'amour aussi. Parfois, il meurt avec la personne, parfois il meurt tout seul. La plus belle histoire d'amour du monde, ce n'est pas forcément deux personnes qui passent toute leur vie ensemble. Ça peut être un amour de deux semaines, deux mois, deux ans, mais dont la flamme était plus brillante, plus chaude que n'importe quel autre amour, avant ou après. Ne pleure pas un amour raté : ça n'existe pas."

Mon avis : Ce roman est une belle découverte. Pour une fois le narrateur est un garçon et l'on assiste impuissant à la naissance de ses sentiments qui le mènent droit dans le mur. Cette histoire va à contre-courant des habituelles histoires d'amour des adolescents. Là on souffre vraiment avec Henry et on déteste (parfois) Grace... Les deux personnages sont loin des stéréotypes des ado beaux et parfaits, ce qui donne encore plus de charme à cette belle et terrible histoire. Ce roman est bien écrit, le texte est puissant, déconcertant, et surtout la fin est totalement inattendue !

Sylvaine : itinéraire d'une enfant pauvre

de Stan Silas,
one-shot paru en 2013, aux éditions Makaka.
 

Résumé : Après Norman, le sérial killer de 8 ans, Stan Silas développe son univers et s'intéresse à Sylvaine, la tête de turc de la classe. L'école est finie, l'été commence et cette année, la petite Sylvaine compte bien en profiter. Direction : la plage ! Suivez-la avec son meilleur ami, le chat Pompon, pour des vacances et des rencontres hautes en couleur !

Mon avis : Malgré les dessins enfantins, cette BD n'est pas pour les plus jeunes... L'humour noir est des plus trash ! On retrouve le trait de Stan Silas et des couleurs vives qui laissent penser que cet ouvrage est destiné aux enfants.... Mais âme sensible s'abstenir ! En effet, la pauvre Sylvaine va faire connaissance avec la drogue, la mort, et tout un tas d'autres dangers... Je ressort de cette lecture partagée... L'histoire se tient mais la pauvre Sylvaine n'est clairement pas épargnée !

vendredi 6 octobre 2017

Le tailleur de pierre

de Camilla Lackberg,
paru en 2005, aux éditions Acte Sud

Résumé : “La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer. Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l’avoir esquintée. Il jeta un coup d’oeil par-dessus bord mais ce qu’il vit n’était pas le casier. C’était une main blanche qui fendit la surface agitée de l’eau et sembla montrer le ciel l’espace d’un instant.
Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs…” Un pêcheur de Fjällbacka trouve une petite fille noyée. Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l’eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu’un l’a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une pe tite fille ?
Alors qu’Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu’il est bouleversé d’être papa, Patrik Hedström mène l’enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tran quilles, Fjällbacka dissimule de sordides relations hu - maines – querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles – dont les origines peuvent remonter jusqu’aux années 1920. Quant aux coupables, ils pourraient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle.

"Les personnes en larmes ont le même effet sur autrui que les accidents de circulation. Personne ne peut s'empêcher de regarder."

Mon avis : Voilà une chronique sur le troisième volet de la saga de Camilla Lackberg. Encore une réussite ! Cette fois ci, l'auteur alterne les époques : une histoire contemporaine et une autre qui débute dans les années 1920. On peine à trouver le lien entre les deux époques mais en avançant dans la lecture tout s'imbrique. D'un côté, nous avons Erica une jeune maman aimante perdue après son accouchement et de l'autre nous avons le pire... Encore beaucoup de suspense dans cet ouvrage !

Inséparables

de Sarah Crossan,
paru en 2017, aux éditions Rageot
Résumé : Grace et Tippi. Tippi et Grace. Deux sœurs siamoises, deux ados inséparables, entrent au lycée pour la première fois. Comme toujours, elles se soutiennent face à l’intolérance, la peur, la pitié. Et, envers et contre tout, elles vivent ! Mais lorsque Grace tombe amoureuse, son monde vacille. Pourra-t-elle jamais avoir une vie qui n’appartienne qu’à elle ?

"Si j'étais toute seule
je serais peut-être déjà morte.

Au lieu de ça
ma sœur a pour mission de me garder en vie,
de pomper notre sang dans nos corps.

Au lieu de mourir
je profite d'elle.

Et elle
ne se plaint pas. "

Mon avis : Véritable coup de cœur, ce roman traite du fait d'avoir une sœur siamoise et tout ce que cela entraîne. L'auteur adopte le point de vue de Grace. On suit donc l'aventure des deux sœurs lors de leur rentrée au lycée, la découverte d'un nouveau milieu, le regard des autres, les affinités qui se créent, ... Les deux jeunes femmes ne sont pas épargnées sur le plan familial et bien sûr médical. Sarah Crossan livre un texte très touchant qui traite de nombreux autres thèmes comme le chômage, l'alcoolisme, la boulimie et bien sûr l'amour.
Rédigé totalement en prose, l'ouvrage se lit très très rapidement. A découvrir !

jeudi 10 août 2017

L'attentat

de Loïc Dauvillier et Glen Chapron,
d'après le roman de Yasmina Khadra,
paru en 2012, aux éditions Glénat.
Résumé : Amine Jaafari, arabe et israélien, est un chirurgien reconnu à Tel Aviv où il vit avec son épouse. Un jour, après un attentat meurtrier, la police israélienne l'informe que la kamikaze est… sa femme. Brisé par cette révélation, Amine décide d'aller à la rencontre de ceux qui l'ont poussée à commettre le pire. À la recherche de la vérité, il va devoir se confronter à une réalité qu’il a refusée de voir, lui, l’Arabe si bien intégré du bon côté du mur.

Mon avis : Je n'ai pas lu le roman de Yasmina Khadra, donc je ne sais pas si l'adaptation y est fidèle ou non. Ce qui m'a plu dans cette BD c'est bien entendu le scénario drôlement bien ficelé. Amine Jaafari souffre et nous souffrons avec lui. Nous cherchons à comprendre pourquoi sa femme a commis un attentat suicide alors que tout semblait normal dans sa vie. Outre le deuil qu'il doit surmonter, Amine doit trouver des réponses dans une zone où la géopolitique est plus que compliquée... Cette BD donne vraiment envie de découvrir l'écriture et l'univers de Yasmina Khadra.  


mercredi 9 août 2017

S'aimer

de Cécile Roumiguière,
paru en 2016, aux éditions A pas de loups.
Résumé : Et si s’aimer était l’aventure suprême ?
Ils sont 39 illustrateurs à donner relief au plus grand des sentiments, à lui dessiner des paysages et des visages. Intime et universel, le voyage merveilleux évade, exalte, lie, tel ce fil couleur fièvre qui court à travers les pages, si fragile... si précieux. Ces 39 artistes ont inspiré Cécile Roumiguière qui nous offre un dialogue, celui, duo, de l’amour. La rencontre, les doutes, l’éblouissement, la vie, les liens... tout ce qui fait sens aux cœurs battants s’exprime ici dans la plus poétique des langues. Qui sait au juste comment se conjugue le verbe aimer ?
Mon avis : Cet album nous raconte le déroulement d'une histoire d'amour de la rencontre à la naissance d'un enfant en passant par tous les questionnements possibles. Cécile Roumiguière signe un très beau texte illustré par près d'une quarantaine de dessinateurs.




Ainsi, au fil des pages, nous rencontrons de nouveaux procédés graphiques, de nouvelles couleurs qui laissent le lecteur voyager au gré de cette sublime histoire d'amour.

Burlesque

de François Amoretti,
série parue en 2013, aux éditions Ankama.

Résumé : GIRRRL ou GRRRL. GRRRL comme le nom d’un groupe de rockabilly improbable. GRRRL comme une référence directe au Riot Grrrl, mouvement musical aux idées féministes, à la croisée du punk-rock et du rock alternatif. GIRRRL enfin comme Violette, une jeune pin-up, la vingtaine, pulpeuse et tatouée, incarnation rock et burlesque des effeuilleuses Dita Von Teese aux États-Unis et Lady Flo en France. Contrebassiste dans un groupe, modèle pour sous-vêtements, elle alterne shootings et concerts, et compose ses morceaux à l’occasion. Une fille pas comme les autres et délicieusement GRRRL .

Mon avis : Ce dyptique de François Amoretti est graphiquement incroyable. Les dessins sortent des cases pour s'étaler sur l'ensemble de la page, c'est vraiment stupéfiant ! Le scénario quant à lui nous laisse sur notre faim... Il manque un peu de piquant... on s'attache par contre très facilement au personnage de Violette qui est très fragile et forte à la fois.  

vendredi 28 juillet 2017

Séquoia

de Régine Joséphine et Julie Grugeaux,
paru en 2016, aux éditions Mazurka.
Résumé : Aux premiers temps du monde, sur une terre encore sauvage… Les Arbres et les Hommes marchaient ensemble. Mais un soir l’orage éclata dans le cœur des Hommes.
Une petite graine fera renaître leur amitié.
Mon avis : Ce très bel album montre le lien sacré entre les hommes et les arbres qui existe depuis toujours. L'histoire est très belle, entre philosophie et poésie. La plume de Régine Joséphine nous transporte et décrit la solidarité, l'entraide et l'amour entre le Séquoia et Sylv, auxquels s'opposent l'égoïsme et la violence des hommes du clan. La nature occupe donc la place centrale du récit et des illustrations. De ce côté là, j'ai aussi eu un véritable coup de cœur ! Les peintures colorées permettent de mettre en exergue le relief et l'intensité du récit. En clair, ce magnifique album invite à la méditation et à la réflexion. Vraiment à découvrir à tout âge !

"La nuit de leur première rencontre, l'orage grondait.
L'Ancien attrapa un éclair et posa la flamme devant les hommes.
La chaleur les envahit.
Alors Sylv comprit.

Les Hommes nommeraient les Arbres pour qu'on ne les oublie pas.
Les Arbres nourriraient les flammes pour réchauffer le clan."

jeudi 20 juillet 2017

Célestin Gobe-la-lune

de Wilfrid Lupano et Yannick Corboz,
paru en 2007, aux éditions Delcourt.
Résumé : Abandonné à la naissance, Célestin, gueux et doux rêveur, est persuadé d'être issu d'une haute lignée. Il entend bien retrouver son rang. Pour cela, un seul moyen : épouser une digne héritière. Lassé de n'être traité qu'en amant et jamais en mari potentiel, il jette son dévolu sur Pimprinule, la fille du Roi...
Mon avis : Lupano nous entraîne cette fois-ci dans la vie de Célestin, un jeune homme abandonné à la naissance que l'on a retrouvé dans des langes nobles et qui ne pense qu'à faire un bon mariage pour retrouver cette condition sociale perdue. Ces deux albums sont légers et très drôles. Célestin est un personnage totalement déjanté, vivant dans un monde idéalisé, loin de la réalité. Il ne travaille pas, a des dettes un peu partout et cherche uniquement à se marier... peu importe la promise du moment qu'elle est noble et riche ! Ce dyptique nous met de bonne humeur !

Un bébé à livrer

de Benjamin Renner,
paru en 2011, aux éditions Vraoum !
Résumé : Quand trois animaux à l'intellect limité écopent d'une mission, généralement, c'est mal parti. Mais quand ces trois-là - le canard, le lapin et le cochon - doivent livrer un bébé à ses parents, on frôle la catastrophe. La cigogne s'étant cassé une aile, voilà nos trois nounous improvisées en route pour Avignon. Oui, mais au fait, où est-ce ? Les trois compères inventent quantités de stratagèmes pour aller plus vite, s'échapper des nombreux pétrins dans lesquels ils se sont fourrés et aider au passage une famille de tarsiers à rejoindre les Philippines. Le blog de Reineke, sélectionné pour la Révélation Blog l'an dernier, a de nombreux fans... Tous attendent avec impatience la sortie des tribulations farfelues de ces trois nounous dans leur version papier. Burlesques, trépidantes et d'un humour qui fait mouche à tous les coups, leurs aventures sauront trouver leur place dans la bibliothèque de tous les amateurs de BD. Les nostalgiques de Gaston Lagaffe s'y retrouveront !
Mon avis : Je découvre l'univers humoristique de Benjamin Renner grâce à cette BD. Le format à l'italienne du livre est sympa. Niveau graphisme pas de case, ni de bulle, les dessins sont très aérés ce qui favorise une lecture dynamique.
J'ai trouvé cette BD vraiment drôle, l'histoire pour le moins loufoque et vraiment chouette  ! A lire pour décompresser !

samedi 8 juillet 2017

Le Droit Chemin

de Wilfrid Lupano et Morgan Tanco,
série en deux tomes, parue en 2011, aux éditions Delcourt.

Résumé du tome 1 : Dans un lycée agricole de l'entredeux- guerres qui abrite de la mauvaise graine, quatre ados, orphelins, vivent leurs derniers moments d'insouciance. Peu passionnés par les travaux aux champs, ils rêvent de devenir pilote d'avion ou d'épouser la fougueuse Jeanne, fille de Monsieur le Comte. Il n'en sera rien. Leur goût de la transgression les mènera sur d'autres chemins...
Mon avis : Je me replonge dans l'univers de Lupano avec Le Droit Chemin. Ce diptyque est très drôle, les quatre lascars que l'on suit sont très dynamiques, prêts à faire pas mal de choses interdites dans cette école. Le langage parfois fleuris est très amusant, les expressions choisies retranscrivent une époque et un milieu social pauvre et rural dans lesquels on se plonge totalement.
L'histoire est bien menée et les dessins signés Morgan Tanco sont toujours aussi chouettes !  
Bref, c'est une série qui se lit très vite et qui respire la bonne humeur !

lundi 3 juillet 2017

La Gloire de mon père

de Marcel Pagnol,
paru pour la première fois en 1957, aux éditions De Fallois
Résumé : Dans ce premier tome, Pagnol raconte sa découverte des collines du massif de l'Étoile et évoque toute sa famille, en particulier Joseph, le glorieux chasseur de bartavelles.

"De plus, je découvris ce jour-là que les grandes personnes savaient mentir aussi bien que moi, et il me sembla que je n'étais plus en sécurité parmi elles."


Mon avis : Relecture de ce chef d'œuvre de Marcel Pagnol et toujours la même émotion : on ouvre le livre et on entend les cigales ! On part en vacances à La Treille avec la famille Pagnol, on se prend d'affection pour l'ensemble des personnages, on trouve mignon la naïveté des enfants, on aime cet accent provençal, bref on se retrouve un peu dans la jeunesse de Pagnol, et c'est si bon !

"J'adorais ces conférences politico-sociales de mon père, que j'interprétais à ma façon, et je me demandais pourquoi le Président de la République n'avait jamais pensé à l'appeler, tout au moins pendant les vacances, car il eût fait en trois semaines le bonheur de l'humanité."

Le livre des Baltimore

de Joël Dicker,
paru en 2015, aux éditions De Fallois
Résumé : Jusqu’au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair.
Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l’auteur de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d’une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne.
Huit ans après le Drame, c’est l’histoire de sa famille que Marcus Goldman décide cette fois de raconter, lorsqu’en février 2012, il quitte l’hiver new-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s’atteler à son prochain roman.
Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu’il éprouva jadis pour cette famille de l’Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les frasques dans les écoles privées. Mais les années passent et le vernis des Baltimore s’effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu’au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : qu’est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore ?


"Ecrire un livre, c'est comme ouvrir une colonie de vacances. Votre vie, d'ordinaire solitaire et tranquille, est soudain chahutée par une multitude de personnages qui arrivent un jour sans crier gare et viennent chambouler votre existence. Ils arrivent un matin, à bord d'un grand bus dont ils descendent bruyamment, tout excités qu'ils sont du rôle qu'ils ont obtenu. Et vous devez faire avec, vous devez vous en occuper, vous devez les nourrir, vous devez les loger. Vous êtes responsable de tout. Parce que vous, vous êtes l'écrivain."

Mon avis : Le Livre des Baltimore est un roman dont j'ai attendu la sortie en poche avant de le lire. Quel plaisir de retrouver cette écriture ! Encore une superbe histoire signée Joël Dicker ! L'auteur nous entraîne dans une sombre histoire de famille qui nous fait réfléchir tout le long de la lecture. On cherche et on essaie de comprendre le pourquoi du comment. Bref, c'est super bien écrit, il y a du suspense jusqu'au bout et c'est génial !

mercredi 28 juin 2017

Hors-champ

de Chiara Carminati
paru en 2017, aux éditions La Joie de Lire,
collection Encrage.
Résumé : Au début de la Première Guerre mondiale, la famille de Jolanda doit quitter l'Autriche, où elle habite depuis quatre ans, pour regagner son Italie natale. Son père, ses frères et son amoureux sont envoyés au front. La jeune fille reste au village avec sa sœur, Mafalda, sa mère et son ânesse, Modestine.
Une fresque familiale qui aborde la guerre du point de vue de ceux qui ne la font pas.

"Les hommes, quand ils n'ont pas de travail, ils s'abîment."

Mon avis : Chiara Carminati propose un très beau roman sur la Grande Guerre du côté italien, vue par des femmes à l'arrière des lignes. L'histoire raconte certes le conflit et ses impacts sur la vie des protagonistes, mais elle dresse aussi le portrait d'une famille tourmentée par quelques secrets... Une très belle découverte !

L'échappée

d'Allan Stratton,
paru en 2017, aux éditions Milan.
Résumé : Leslie est une lycéenne à la dérive, en conflit avec ses parents et ses professeurs, lâchée par sa meilleure amie. Arrive Jason, un nouveau en terminale, beau et charmeur. Un soir, elle sort avec lui, ils boivent, elle se réveille nue... Jason révèle progressivement sa vraie nature : pervers, violent, violeur et manipulateur. Leslie réagit mais Jason n'est pas prêt à laisser saper son image.

"- Et ces marques sur tes bras, c'est quoi ?
- Rien.
- C'est pour ça que tu ne viens plus en gym ?
Là, elle m'a coincée ! Je n'aime pas me faire frapper, même si ce n'est arrivé qu'une ou deux fois, et même si c'était pour « me donner une leçon », comme dit Jason. Mais pour moi, ce qui est pire encore que de recevoir des coups, c'est de penser que d'autres personnes pourraient l'apprendre. Les gens ne comprendraient pas."

Mon avis : L'histoire est un peu longue à se mettre en place. On assiste au début aux crises de cette ado "tête à claques", puis petit à petit entre en scène Jason et le début de son idylle avec Leslie. Tout va très vite dans leur relation et Leslie n'a plus son destin en main. Le jeune homme l'isole, la manipule, l'humilie, jusqu'à ce que Leslie réagisse (enfin), mais trop tard...
L'histoire est très dure, très violente, mais le lecteur est tenu en haleine tout le long, on veut savoir ce qui arrive à Leslie à la fin, est-ce qu'elle sent sort ou pas ???

mardi 27 juin 2017

Facteur pour femmes

de Didier Quella-Guyot et Sébastien Morice
paru en 2015, aux éditions Bamboo,
collection Grand Angle.
Résumé : 1914. Sur une île bretonne, tous les hommes sont mobilisés, sauf Maël : un rêve au milieu des femmes esseulées... La Première Guerre mondiale vide une petite île bretonne de ses hommes. Il ne reste plus que les enfants, les vieux et les femmes. Parce qu’il a un pied-bot, Maël n’est pas mobilisé. Il devient le seul homme, jeune et vigoureux, de l’île… bientôt facteur, bientôt amant…
Mon avis : Cette BD nous entraîne sur une île bretonne pendant la Première Guerre Mondiale. Sur ce petit bout de terre, les femmes apprennent à remplacer les hommes et s'organisent comme elles le peuvent. Le seul jeune homme resté sur l'île, Maël, devient facteur et échappe ainsi à l'emprise de son père...
Les dessins sont absolument magnifiques et permettent d'illustrer de magnifiques paysages entre mer et terre. L'histoire en elle-même et rondement bien menée. Le lecteur se laisse porter par les frasques de Maël, on sent arriver l'inévitable... Cependant, le suspense est gardé jusqu'au bout ! C'est une très bonne BD divertissante !!!

Le Petit Prince

d'Antoine de Saint-Exupéry,
paru pour la première fois en 1943,
réédité (notamment) en 1999 aux éditions Folio Gallimard.
Résumé : Le Petit Prince est un garçon aux cheveux d'or et au rire cristallin, qui ne répond pas aux questions qu'on lui pose mais ne renonce jamais à une question une fois qu'il l'a posée. Il habite sur une planète à peine plus grande que lui, l'astéroïde B 612, dont le sol est infesté de graines de baobab. Il possède une rose, née un matin en même temps que le soleil, orgueilleuse et capricieuse, qui l'accable de reproches. Il profite alors d'une migration d'oiseaux sauvages pour s'enfuir et visiter les planètes voisines. De rencontre en rencontre, il arrive sur Terre et découvre l'amitié avec le renard. Il apprend avec lui que l'essentiel est invisible pour les yeux et réalise à quel point sa rose lui manque. Il est temps pour lui de retourner auprès d'elle et d'en prendre soin. Sur le chemin du retour, en plein désert, à mille milles de toute terre habitée, il rencontre un aviateur... C'est l'aviateur qui va raconter son histoire.

"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui rend ta rose importante."

Mon avis : Je me suis replongée dans cet incontournable de la littérature jeunesse, que j'ai d'avantage apprécié lors de cette seconde lecture. Lu pour la première fois lorsque j'étais au collège, je n'avais pas bien saisi l'intégralité de la portée de ce magnifique conte philosophique et poétique qui remet en cause la nature des grandes personnes. Les yeux d'un enfant innocent qui voit et comprend tout au premier degré permettent de questionner le lecteur sur les raisonnements et la vie des adultes. Bien qu'écrit en 1943, le Petit Prince est vraiment un classique dont le texte, les illustrations de Saint-Exupéry lui-même et les pensées n'ont pas pris une ride.

"On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux."

vendredi 16 juin 2017

Les Gorgonautes

de Fabien Clavel,
paru en 2009, aux éditions Mango,
dans la collection Les Royaumes perdus
Résumé : Après avoir combattu à Troie et affronté les terribles Gorgones dans La Dernière Odyssée, Niréus se réfugie sur son île. Or celle-ci disparaît, enlevée par les Géants qui veulent provoquer la colère de Zeus. Pour reconquérir son royaume, le héros balafré prend les armes, aidé par ses fidèles compagnons, dont une farouche guerrière à l'épée noire et Héraclès, le plus fameux demi-dieu. Une course contre le temps s'engage car l'univers est en train de disparaître... Mais est-il encore temps de modifier le Destin ?



Mon avis : Nous retrouvons Niréus qui cherche de nouveau Symé. Au fil de l'histoire, il retrouve ses amis et en rencontre de nouveau. Les dieux se mêlent aux mortels et influencent leur quotidien. Riche en rebondissements, ce roman mêle fiction et mythologie grecque.  

La Dernière Odysée

de Fabien Clavel,
paru en 2007, aux éditions Mango,
dans la collection Les Royaumes perdus
Résumé : À la fin de la guerre de Troie, le prince Niréus est hanté par les combats qui ont duré dix ans et se sont soldés par la mort de nombreux héros. À l'image d'Ulysse, son frère d'armes, il veut retourner dans son île. Au cours du voyage qui doit le ramener à bon port, sous le regard attentif des dieux, Niréus rencontre d'étranges personnages qui vont devenir ses compagnons. Avec eux, il va gagner le respect des redoutables Amazones, combattre l'hydre et les Gorgones, lutter pour retrouver sa place et assumer son passé. Cependant, un mystérieux chasseur traque Niréus pour accomplir sa vengeance.

Mon avis : Fabien Clavel écrit un livre fantastique où l'on suit les aventures du héros Niréus. Personnage énigmatique, par moment misogyne, parfois sarcastique, il est en quête de son royaume perdu. Il est souvent très durs avec ses compagnons de route, qui vont rester très patients avec lui. Chacun cache quelque chose. L'intrigue est bien menée, les nombreux personnages peuvent cependant déstabiliser le lecteur. Ce roman permet une bonne approche de la mythologie grecque.

samedi 10 juin 2017

Le Faucon déniché

de Jean-Côme Noguès
paru pour la première fois en 1993 aux éditions Le livre de poche.



Résumé : Martin a un secret : il cache un jeune faucon qu'il réussit à apprivoiser. C'est une aventure dangereuse car, en ce temps-là, le petit paysan risque la prison s'il garde pour lui l'oiseau réservé aux chasses du seigneur.
Mais Martin s'en moque, il refuse de se soumettre et rien ne l'arrêtera.

Un faucon! Martin adorerait en avoir un. Hélas, seuls les seigneurs ont ce droit. Et le jeune garçon est un serf... Malgré les lois féodales, Martin déniche un jour un oisillon... "Personne, jamais, ne nous séparera. Personne!", murmure Martin à son nouvel ami. Mais dans l'ombre de la forêt, l'impitoyable fauconnier du château veille...Il veut faire du rapace l'oiseau le plus féroce, le plus avide et le plus cruel de la fauconnerie...

"Tu ne seras jamais un tueur comme les faucons du seigneur Guilhem, lui murmura Martin. Je te cacherai si bien que personne ne te trouvera. Tu ne tueras que pour manger. Il le faut bien puisque tu es né rapace. Mais pas de ces massacres que le fauconnier aime tant. Nous resterons amis, tous les deux. Je t'en prie, ne va pas trop loin. J'ai peur que tu ne reviennes pas !"

Mon avis : C'est un classique de la littérature jeunesse que je découvre maintenant. Dans un univers médiévaliste, Jean-Côme Noguès nous raconte l'histoire de Martin, un jeune serf qui brave les lois seigneuriales et vole un faucon. C'est une très bonne approche du Moyen-Âge. L'histoire est riche en rebondissements mais n'est pas toujours joyeuse...


"Cette grande envie qu’il avait, lui, pauvre petit paysan, de posséder un oiseau qui lui appartiendrait, un oiseau magnifique qui ne tuerait que pour vivre et qui ne se poserait sur le poing que pour obéir à l’amitié."